Le jour de Noël était passé paisiblement, chacun l’ayant fêté en famille. Jad n’avait pu s’empêcher de penser à Nour, et bien que Nour ait tenté de chasser ses pensées, il restait présent dans son esprit, comme une douce idée tenace.
De retour au bureau, l’ambiance était joyeuse, marquée par les échanges de vœux et les récits des fêtes. Jad croisa Nour dans les couloirs. Elle semblait encore plus radieuse que d’habitude, élégante et souriante. Incapable de résister, il lui lança un regard taquin.
— « Nour, passe à mon bureau dès que tu as cinq minutes, » dit-il avec un sourire.
Une heure plus tard, un léger coup se fit entendre à la porte. Jad sentit son cœur manquer un battement en voyant Nour entrer, un petit paquet délicatement emballé à la main.
— « C'est pour toi. J’espère qu’il te plaira, » dit-elle en lui tendant le cadeau avec un sourire.
— « Il ne fallait pas ! » répondit Jad, visiblement surpris.
— « Si, ça me fait plaisir d'offrir un petit quelque chose… à mon ange gardien, » ajouta-t-elle malicieusement.
Jad éclata de rire. — « Donc, tu sais que c’était moi qui t’ai offert le carnet ? »
Nour hocha la tête, ses yeux brillants de complicité.
Sous son regard curieux, Jad déballa le cadeau pour découvrir une petite balle anti-stress personnalisée, avec l’inscription : "Keep calm, Jad". Un rire franc lui échappa.
— « OK, j’ai compris le message, » dit-il en riant. « Tu es vraiment unique, Nour. »
Elle sourit, fière de sa trouvaille. Puis, reprenant son sérieux, Jad contourna son bureau et sortit un petit sac portant le logo de la bijouterie Rosa Maria, située dans le quartier branché de Mar Mikhael, connu pour ses créations artisanales uniques.
Il lui tendit le sac, un peu hésitant. — « C’est pour toi. »
En voyant le logo, Nour secoua immédiatement la tête. — « Merci beaucoup, Jad, mais je ne peux pas accepter. »
— « Pourquoi pas ? » demanda-t-il, visiblement décontenancé. « J’ai pensé à toi en le voyant, et je voulais te l’offrir. »
— « Tu m’as déjà offert un cadeau, Jad, » répondit-elle doucement.
Il insista, secouant la tête comme pour balayer son refus. — « Ce n’est rien, Nour. »
— « Jad, s’il te plaît, » dit-elle, visiblement embarrassée. « Tu n’as pas offert un cadeau à tous tes collaborateurs, n’est-ce pas ? »
— « Non, mais toi, c’est différent… » lâcha-t-il, presque penaud.
Nour rougit légèrement, mais resta ferme. — « Non… » commença-t-elle, mais fut interrompue par le téléphone de Jad.
— « Désolé, je dois répondre, » dit-il en décrochant. — « Coucou, Sophie. »
— « Salut, Jado ! Ça va ? » répondit sa sœur.
Jetant un coup d’œil à Nour, il répondit distraitement. — « Oui, ça va… et toi ? »
Sophie hésita un instant. — « Pourquoi j’ai l’impression que tu ne me dis pas tout ? Nour est avec toi, par hasard ? »
Jad échangea un regard surpris avec Nour avant de lui tendre le téléphone. Elle prit l’appareil, un peu déconcertée.
— « Bonjour, Sophie, et joyeux Noël ! » dit-elle avec chaleur.
— « Bonjour, Nour ! Joyeux Noël à toi aussi ! Tu vas bien ? »
— « Très bien, merci. Et toi ? »
— « Ça va bien. Dis-moi, Nour, tu fais quoi pour le Nouvel An ? »
Nour hésita, prise au dépourvu. — « Euh… rien de spécial. »
— « Parfait ! » s’exclama Sophie. — « Alors, tu vas le passer avec nous. »
— « Euh… “nous” ? » demanda Nour, intriguée.
— « Jad, moi, mon mari, Carla, Georges, » répondit Sophie avec enthousiasme. « Les enfants seront chez leurs grands-parents, alors ce sera entre adultes. »
Nour rit doucement, intimidée par cette invitation spontanée. — « Je ne sais pas trop, Sophie… »
— « Je n’accepte pas de non, Nour. J’ai tout organisé, et ça nous ferait vraiment plaisir. »
Après un moment d’hésitation, Nour céda avec un sourire. — « Bon, d’accord. »
— « Super ! Passe une bonne journée, et à très bientôt ! » conclut Sophie avant de raccrocher.
Jad, curieux, demanda à Nour. — « Qu’est-ce qu’elle t’a dit ? »
— « Rien d’important, » répondit-elle malicieusement avant de tourner les talons.
— « Nour, attends, et ton cadeau ? » l’interpella-t-il.
— « J’ai beaucoup de travail, Jad, » lança-t-elle en s’éloignant avec un sourire en coin.
Resté seul, Jad fixa la porte, amusé mais frustré par son départ précipité. Il regarda le petit sac de la bijouterie toujours dans sa main. « Je trouverai une autre occasion, » murmura-t-il en souriant.
Peu après, il rappela Sophie. — « So, qu’est-ce que tu lui as dit pour qu’elle accepte de venir au Nouvel An ? »
Sophie rit. — « Oh, rien de spécial. Je peux être très persuasive quand je veux. »
Jad sourit, satisfait. — « Merci, So. »
— « Par contre, Cyrine sera là aussi, » ajouta-t-elle innocemment.
Jad grimaça. — « Quoi ? Tu plaisantes, j’espère. »
— « Elle vient avec son fiancé. » expliqua-t-elle avec un soupir. — « Je n’ai pas vraiment eu le choix. Elle m’a mise dos au mur… tu sais comment elle est. »
Jad passa une main sur son visage, l’air exaspéré.
— « Donc elle va passer la soirée à me narguer avec son fiancé. C’est encore pire, So ! Elle n’a pas changé, je suis sûr qu’elle va me coller toute la soirée juste pour se montrer. »
Sophie rit, tentant de le calmer. — « Allez, Jado, ça ne peut pas être si terrible. Et puis, tu as déjà survécu à pire. »
— « Merci pour le soutien, vraiment, » répondit-il en roulant des yeux. Puis, un peu adouci par l’idée que Nour serait là, il soupira.
— « Bon, tant pis… mais à la moindre remarque de Cyrine, c’est toi qui la gères. »
— « Promis ! » répondit Sophie en riant.
En raccrochant, Jad soupira à nouveau, partagé entre l’enthousiasme de passer le réveillon avec Nour et l’agacement d’avoir Cyrine dans les parages. La soirée s’annonçait déjà pleine de rebondissements.