Jad était toujours sous le choc de la rencontre avec Firas. La tension palpable entre Nour et son ex-mari l'avait profondément perturbé, mais il avait préféré ne rien dire, se contentant de la soutenir discrètement. Ce n’était pas le genre de situation à laquelle il était habitué, mais il savait qu’il devait rester professionnel et respecter ses espaces.
— « Jad, tu penses qu’on peut aller au studio maintenant ? J’ai besoin de me reposer un peu et de parler à ma fille avant qu'il ne soit trop tard. »
Jad, bien que surpris, hocha la tête.
— « Bien sûr, Nour. »
Il comprenait son besoin de calme et de tranquillité après une journée aussi chargée émotionnellement. La situation avec Firas semblait encore très fraîche, et il savait qu’elle avait besoin de ce moment pour se ressourcer.
Le studio était un petit pavillon de type T3 que Georges et lui avaient acheté il y a quelques mois, principalement pour leurs déplacements fréquents à Dubaï. Les frais d'hôtel étaient devenus trop élevés, et avec leurs nombreux clients ici, il leur semblait plus logique d’investir dans un espace privé. Le petit jardin et la piscine ajoutaient une touche agréable à l’ensemble, créant un havre de paix loin de l’agitation de la ville.
Lorsque Nour entra dans le studio, elle illumina immédiatement la pièce de son sourire. L’endroit était petit, mais cosy, et l’ambiance chaleureuse lui plaisait instantanément. Jad lui indiqua les deux chambres disponibles, insistant pour qu’elle se sente à l’aise.
— « Prends ton temps, Nour. Il y a deux chambres. Tu peux te reposer en toute tranquillité. »
Elle le remercia avant de se diriger vers l’une des chambres, prenant soin de se déconnecter un peu de tout ce qui l’entourait. Quelques minutes plus tard, elle s’installa sur le lit et appela sa fille, le cœur léger, soulagée de pouvoir échanger avec elle.
Jad s’assit dans le salon, l’esprit toujours agité par la rencontre avec Firas. Cependant, ses pensées se tournèrent vite vers la manière dont Nour parlait à sa fille. La douceur et la tendresse dans sa voix le captivaient. Il avait l’impression qu’il n’y avait que des mots d’amour et de bienveillance qui sortaient de sa bouche. Ce moment le toucha profondément.
Il n’avait qu’une envie : se rapprocher d’elle, la prendre dans ses bras et la rassurer. Mais il savait que ce n’était pas le moment. Il respectait son besoin de tranquillité.
Quelques minutes passèrent avant que Nour ne raccroche. Son visage, apaisé un instant, se tendit brusquement lorsqu’elle reçut un nouvel appel. Cette fois, c’était Firas.
Jad, bien qu’il fût dans le salon, entendit la conversation. La voix de Nour, forte et claire, trahissait la colère qu’elle ressentait. Elle n’avait pas l’intention de se laisser faire.
— « Firas, ça fait un an que tu n’as pas vu ta fille, et tu veux me parler de quoi, exactement ? Tu ne l’appelles même pas tous les jours ! »
Elle laissa passer un silence, et Jad sentit qu’elle bouillait intérieurement.
— « Et toi, tu viens ici m’embêter pour me dire quoi ? Tu ne t’es même pas excusé pour tout ce que tu m’as fait. »
Sa voix montait en intensité, son souffle devenant plus court à chaque mot.
— « Tu veux me voir, mais ça fait des mois que tu n’as pas vu ta fille ! »
Jad resta immobile, conscient que ce n’était pas son rôle d’intervenir. Il la laissait s’exprimer, comprenant que ce qu’elle vivait n’avait rien d’anodin. C’était une situation qui la blessait profondément, et il respectait son espace.
Après quelques minutes, Nour raccrocha. Elle sortit de la chambre, son visage plus calme, mais toujours marqué par une frustration évidente. Elle s’approcha de Jad, un peu plus détendue, mais encore agacée.
— « Désolée, j’ai vraiment explosé. Je déteste ça, mais il me pousse à bout. »
Jad lui adressa un sourire compréhensif.
— « Tu as bien fait de parler. »
Elle hésita un instant avant de proposer :
— « Tu veux sortir ce soir ? Dîner dans un bon restaurant et après aller faire la fête dans un bar ? »
Jad, surpris par la proposition, haussa un sourcil. C’était une invitation qu’il n’attendait pas, mais il accepta rapidement.
— « Pourquoi pas, ça pourrait nous changer les idées. »
Ils se préparèrent rapidement et quittèrent le studio. Nour semblait prête à lâcher prise pour la première fois depuis longtemps. Pour le dîner, ils choisirent un petit restaurant à l’ambiance décontractée, le QuickSand, réputé pour sa cuisine savoureuse et sans prétention. Assis face à face, ils échangèrent des rires et des anecdotes, leur complicité naturelle rendant l’atmosphère légère et agréable.
Une fois le repas terminé, ils décidèrent de prolonger la soirée au Dancing Q, un club animé où la musique et les lumières semblaient insuffler de l’énergie dans chaque recoin. Nour, un peu grisée par l’alcool, se libéra de ses inhibitions, devenant plus spontanée et rieuse. Jad la suivait, attiré par son aura lumineuse. Sur la piste de danse, leurs corps se rapprochèrent naturellement.
— « T’as déjà dansé comme ça ? » demanda-t-elle, le regard pétillant.
Jad sourit, amusé par son assurance nouvelle.
— « Pas souvent… Mais avec toi, ça a l’air naturel. »
Elle éclata de rire, puis se rapprocha encore, posant ses mains sur ses épaules. Leurs mouvements, au rythme de la musique, devinrent plus intimes.
— « Parfois, j’aimerais juste pouvoir tout oublier… juste vivre le moment, sans penser au reste, » murmura-t-elle.
Jad posa une main sur sa taille, la serrant doucement.
— « Alors oublie. Ce soir, laisse tout le reste derrière toi. »
Leurs regards se croisèrent intensément. Nour passa une main légère sur sa joue.
— « Ce soir, on s’attache à rien. On se laisse juste porter. »
Ils continuèrent à danser, leurs corps collés, les mains de Jad glissant doucement le long de son dos, tandis que les doigts de Nour jouaient distraitement avec les mèches de cheveux à sa nuque.
Dans un moment de spontanéité, Jad murmura à son oreille :
— « Nour… Je t’aime. »
Un frisson la traversa. Sans un mot, elle déposa un baiser délicat sur sa joue, un geste silencieux mais chargé d’intensité. Leur connexion, presque palpable, les enveloppait dans un cocon hors du temps.
Plus tard, ils quittèrent le club, riant et discutant, emportés par la magie de la soirée. Tandis qu’ils roulaient dans la nuit illuminée par les lumières de la ville, leur silence complice suffisait à exprimer l’intensité de ce qu’ils venaient de partager.
Soudain, un bruit sourd déchira l’atmosphère paisible. Une voiture surgit à grande vitesse. Le choc fut violent, projetant leur véhicule dans un dérapage incontrôlé. Les éclats de verre volèrent comme des étoiles dans la nuit, tandis que tout basculait dans le chaos.
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