Comme chaque année chez Khoury Consulting, l'esprit de Noël flottait dans l'air, et cette fois encore, Carla n’avait pas manqué de relancer leur fameux jeu de l'ange gardien. Tous les collaborateurs avaient tiré au sort le nom d’un collègue auquel ils devraient offrir un cadeau. L'identité des anges gardiens était secrète, rendant l’exercice d'autant plus amusant et imprévisible. Cette année, le hasard avait voulu que Jad tire le nom de Nour, et il n’aurait pu espérer mieux.
Pour elle, il avait préparé deux cadeaux : l'un qu’il offrirait devant toute l’équipe et un autre, plus intime, qu’il lui remettrait en privé. Il avait passé du temps à réfléchir à chaque détail, choisissant des présents qui lui rappelleraient subtilement combien elle comptait pour lui.
La remise des cadeaux était prévue pour 17h, et dès le matin, une énergie joyeuse s'était emparée de tous. Les hommes et les femmes avaient sorti leurs plus belles tenues pour l'occasion. Nour portait une robe élégante, discrètement festive, qui soulignait sa silhouette avec simplicité. Jad, de son côté, portait un costume foncé, mais il n’avait pas cessé de jeter des regards furtifs vers elle toute la journée. Leur complicité silencieuse avait éveillé quelques soupçons au sein de l’équipe, mais rien de plus qu'un sourire complice ici et là.
Enfin, l’heure de la distribution des cadeaux arriva, et tout le monde se réunit dans la grande salle de réunion, décorée pour l’occasion avec des guirlandes scintillantes et des décorations festives. Les rires éclataient à chaque ouverture de paquet, et une joyeuse excitation emplissait la pièce. Cette année, un mystère ajoutait une touche de suspense : personne ne connaissait l’identité de son ange gardien. Chaque collaborateur devait investiguer pour découvrir qui se cachait derrière le présent reçu, entre sourires complices et suppositions murmurées.
Alors que tout le monde attendait le début de la distribution, Jad s’approcha discrètement de Nour, glissant quelques mots avec un sourire taquin.
— « Tu es très belle aujourd'hui, » murmura-t-il.
Nour tourna la tête vers lui, un sourire espiègle aux lèvres.
— « Parce que d'habitude, je ne le suis pas ? »
Jad prit un air faussement surpris avant de sourire.
— « Je n’ai pas dit ça. »
— « Je te taquine, » répondit-elle en détournant le regard, une lueur malicieuse dans les yeux.
Mais Jad, ne se laissant pas détourner, poursuivit avec plus de sérieux :
— « Tu es toujours belle, Nour, et tu le sais. »
Le ton de sa voix changea, et le regard qu’il posa sur elle était chargé d’intensité. Ce regard lui rappela immédiatement leur nuit passée ensemble, une nuit empreinte de complicité et de sentiments qu’elle avait tenté de refouler depuis. Son cœur s’accéléra.
Cherchant à masquer son trouble, elle rétorqua avec un sourire nerveux :
— « Je vois pourquoi c'est toi qui t'occupes de la relation clientèle. »
Jad, intrigué, arqua un sourcil.
— « Pourquoi tu dis ça ? Parce que je sais parler ? »
Elle détourna les yeux, tentant de reprendre contenance.
— « Tu sais trouver les mots. »
Mais Jad, lui, ne comptait pas lâcher prise. Il la fixa, son regard devenant plus pénétrant, comme s’il cherchait à sonder ses pensées.
— « Je ne te dis pas ça pour flatter. Je suis sincère. Tu es vraiment très belle. »
Ce regard, chargé de souvenirs et de non-dits, la bouleversa. Elle sentit un flot d’émotions monter en elle – le trouble, le désir, mais aussi la crainte de se laisser emporter par ce qu’elle ne voulait pas affronter.
Elle détourna rapidement les yeux, essayant de fuir ce regard qui la ramenait à cette nuit.
— « Arrête de me regarder comme ça, » murmura-t-elle, presque suppliant.
Jad plissa légèrement les yeux, feignant l’innocence.
— « Je ne comprends pas… Je te regarde comment, exactement ? »
Il inclina légèrement la tête, son ton à la fois sérieux et espiègle, ajoutant une touche d’intensité à son regard. Cette subtilité, volontaire ou non, déstabilisa Nour davantage. Elle sentit ses joues chauffer sous la pression de son regard.
— « Jad… » dit-elle avec un mélange d’agacement et de vulnérabilité, cherchant ses mots, mais il se contenta d’un léger sourire, comme s’il savourait l’effet qu’il avait sur elle.
Elle serra les lèvres, secouant légèrement la tête, comme pour chasser les souvenirs qui menaçaient de la submerger.
— « Laisse tomber. Allez, viens, c’est l’heure des cadeaux, » lança-t-elle précipitamment, s’éloignant de lui pour retrouver la sécurité du groupe. Mais même en rejoignant les autres, elle sentit encore son regard peser sur elle, comme une ombre qu’elle ne pouvait ignorer.
Jad resta immobile un instant, ses yeux suivant ses mouvements. Il savait qu’il avait ravivé quelque chose en elle, un souvenir qu’elle tentait visiblement d’enterrer.
Peu après cet échange, la distribution des cadeaux commença. Nour découvrit alors son propre cadeau : un carnet en cuir raffiné, ses initiales gravées sur la couverture avec élégance. Elle passa doucement les premières pages, touchée par le soin apporté au choix du présent, se demandant un instant si Jad en était l’auteur.
De son côté, elle avait tiré le nom de Sami et s’était amusée à choisir un cadeau qui lui correspondait parfaitement. Lorsque ce fut au tour de Sami d’ouvrir son paquet, elle ne put s’empêcher de rire en voyant son expression surprise.
Nour choisit finalement le mug personnalisé, et lorsque Sami le déballe, il éclate de rire en découvrant la blague à l’intérieur.
— « Mais c'est parfait ! On dirait que la personne qui a choisi ce cadeau sait exactement que j'ai besoin de pauses entre mes réunions » plaisante-t-il en souriant, en lançant un regard circulaire à l’assemblée.
Nour ajouta, amusée :
— « Avec toutes les réunions que tu organises, tu as certainement besoin d’un rappel ! »
Plus tard, alors qu’ils discutaient à l’écart, Sami lança à Nour, intrigué :
— « Dis-moi honnêtement, c’est toi qui m’as offert ce cadeau, non ? Sois honnête ! »
Nour lui répondit en souriant, un air malicieux sur le visage :
— « Je ne peux pas te répondre, c’est de la triche ! Le principe des cadeaux, c’est que ça reste anonyme. »
Sami, convaincu, secoua la tête en riant doucement :
— « Mais c’est sûr que c’est toi. Personne ne me connaît aussi bien que toi, Nour. »
Un sourire tendre illumina le visage de Nour, mais elle garda le mystère intact, se contentant de répondre :
— « Si c’était moi, je suis contente que ça te plaise. »
Jad, observant cette complicité, se sent une pointe de jalousie. Il remarque que Sami ne cesse de remercier Nour, et pour ajouter un peu de malice, Nour lance à Sami, un sourire espiègle aux lèvres :
— « À la prochaine pause café, tu penseras à moi. »
Sami, enjoué, répond avec enthousiasme :
— « Ah, mais je vais devoir en prendre plusieurs alors, si je dois penser à toi ! »
Jad les observe, son expression se durcissant légèrement, tandis que Nour et Sami continuent de plaisanter. Il serre discrètement les poings, ressentant un pincement de jalousie, sans oser intervenir.
Une fois les cadeaux échangés, Carla annonça que le dîner de fin d’année se poursuivrait au restaurant Tarbouch, à Kaslik.
Je me régale des différents chapitres en cette période de préparation des fêtes, et c'est très agréable :)