Fairuz : L’art de sublimer les mélodies internationales
Quand Fairuz réinvente les classiques : Mélodies du monde et poésie libanaise
Fairuz, cette étoile libanaise qui brille dans le firmament musical arabe, n’a cessé de transcender les frontières grâce à sa voix envoûtante et aux compositions des frères Rahbani. Parmi son répertoire légendaire, certaines chansons sont pourtant nées de mélodies internationales, réinterprétées avec une sensibilité toute orientale. Aujourd’hui, je vous invite à découvrir cinq de ces joyaux où Fairuz mêle poésie arabe et airs venus d’ailleurs.
1. "Li Beirut" – Inspirée par "Concerto d'Aranjuez" (Joaquín Rodrigo)
Version originale : "Concerto d'Aranjuez" est une œuvre instrumentale espagnole emblématique, composée en 1939. Sa mélodie mélancolique, jouée à la guitare, évoque les paysages et les émotions intenses de l’Espagne.
Version de Fairuz : Avec "Li Beirut," Fairuz transforme cette composition en un hymne poignant dédié à Beyrouth, ville meurtrie mais résiliente. Les paroles dépeignent la beauté et la douleur de la capitale libanaise.
"Li Beirut" capte l’essence dramatique de l’œuvre de Joaquín Rodrigo tout en lui insufflant une âme profondément libanaise. La voix de Fairuz s’élève comme une prière pour la ville, sublimant la douleur en art.
2. "Ya Ana Ya Ana" – Inspirée par "Symphonie n°40 en sol mineur" (Wolfgang Amadeus Mozart)
Version originale : Le célèbre thème du premier mouvement de la Symphonie n°40 de Mozart est l’une des œuvres les plus reconnaissables du compositeur autrichien. Son énergie dramatique et son rythme vif en font un chef-d'œuvre intemporel.
Version de Fairuz : Avec "Ya Ana Ya Ana," les frères Rahbani ont repris ce thème pour créer une chanson arabe empreinte de nostalgie et d’émotion, portée par la voix de Fairuz.
"Ya Ana Ya Ana" transpose la complexité classique de Mozart dans un univers poétique arabe, offrant une réinterprétation touchante et accessible d’un grand classique de la musique occidentale.
3. "Bizaker Bil Kharif" – Inspirée par "Les Feuilles Mortes" (Joseph Kosma)
Version originale : "Les Feuilles Mortes" est une chanson culte de la musique française, écrite par Jacques Prévert et mise en musique par Joseph Kosma. Elle évoque l’amour perdu et la nostalgie de l’automne.
Version de Fairuz : Dans "Bizaker Bil Kharif," Fairuz reprend la mélodie pour évoquer la mélancolie du temps qui passe, en ajoutant une touche de douceur et d'intimité.
"Bizaker Bil Kharif" transcende la version originale avec une simplicité touchante, comme si la voix de Fairuz capturait le bruissement même des feuilles tombant dans le silence de l’automne.
4. "Ya Tayr" – Inspirée par "El Condor Pasa" de Daniel Alomía Robles
Version originale : "El Condor Pasa", composée en 1913 par Daniel Alomía Robles, est un classique péruvien devenu célèbre grâce à Simon & Garfunkel. Cette mélodie traditionnelle capture l’essence des Andes et des aspirations humaines.
Version de Fairuz : Avec "Ya Tayr", Fairuz transforme cette mélodie en une réflexion poétique sur le voyage et les rêves. Sa voix donne une dimension universelle à l’errance et à la quête de liberté.
"Ya Tayr" enrichit l’héritage de "El Condor Pasa" en y intégrant une profondeur émotionnelle et des nuances méditatives propres à l’univers musical de Fairuz.
5. "Chou bkhaf" – Inspirée par "Manha" de Carnaval
Version originale : "Manhã de Carnaval" est une chanson brésilienne composée par Luiz Bonfá. Ce morceau est devenu un classique de la bossa nova, connu pour sa mélodie mélancolique et romantique, souvent interprété comme un standard du jazz.
Version de Fairuz : Dans "Chou Bkhaf", Fairuz et son fils Ziad Rahbani adaptent cette mélodie emblématique en arabe, ajoutant une poésie intime et mélancolique. Les paroles expriment des émotions universelles comme l’amour et la peur de perdre, sublimées par la voix délicate et intemporelle de Fairuz.
"Chou Bkhaf" conserve l’élégance et la douceur de la version originale tout en intégrant des éléments qui en font une œuvre profondément ancrée dans la tradition musicale arabe. La voix de Fairuz y insuffle une profondeur émotionnelle unique, transformant cette mélodie brésilienne en un bijou musical libanais intemporel.
Conclusion :
Fairuz, avec l’aide des frères Rahbani, a su réinterpréter ces classiques internationaux, leur offrant une nouvelle vie et une dimension unique. Chaque chanson devient un pont entre les cultures, où l’universalité de la musique rencontre la richesse de la poésie arabe.
Alors, laquelle de ces chansons vous touche le plus ? Plongez dans ces mélodies et laissez-vous transporter par la magie de Fairuz.
Un article que je partagerai avec plaisir sur les réseaux sociaux d'A 2 Pas du Liban. Merci Marie !