La Magie de l'Épiphanie au Liban : Entre Traditions et Souvenirs
Un voyage au cœur des rites libanais, mêlant spiritualité, chaleur familiale et héritage culturel.
L'Épiphanie au Liban est bien plus qu'une simple fête religieuse : elle est le cœur de souvenirs profondément enracinés pour moi, des souvenirs qui font toute la magie de Noël et de ce pays. Ces traditions, que j'ai vécues au Liban, restent gravées dans mon esprit, et chaque détail me replonge dans une atmosphère empreinte de spiritualité, de chaleur et d'amour partagé.
Je me souviens de ces veillées où, la veille de l'Épiphanie, nous préparions une pâte sans levure que l'on plaçait soigneusement à l'extérieur de la maison, souvent accrochée à la porte. On y glissait une pièce, symbole de prospérité. Selon la croyance, le Christ passait à minuit pour bénir les foyers, et cette pâte miraculeusement levée au petit matin devenait un signe tangible de sa visite. Pour nous, enfants, c'était un moment d'émerveillement et de mystère, une tradition qui faisait battre nos cœurs plus fort.
À minuit, les fenêtres de la maison s'ouvraient, et des bougies étaient allumées sur les balcons. Cette lumière douce, vacillante dans la nuit fraîche, avait quelque chose de magique. Elle symbolisait notre accueil au Christ, et nous répétions ensemble la fameuse expression "Déyem Déyem" – "Celui qui perdure". Ces mots résonnaient comme une bénédiction, une promesse d'espoir et de protection divine.
Les douceurs de l'Épiphanie ajoutaient à cette magie. Je n'oublierai jamais le goût des "zlébié", ces beignets dorés et croustillants, nappés de sirop sucré. Leur parfum envahissait la maison et faisait de cette fête un régal pour tous les sens. À chaque bouchée, c'était une fête dans nos cœurs.
Un autre moment marquant était la visite du prêtre. Il venait bénir la maison, aspergeant les murs et la crèche d'eau bénite. Après cette visite, nous savions qu'il était temps d'enlever les décorations de Noël, un geste à la fois nostalgique et empreint de gratitude pour la saison festive écoulée.
Ces souvenirs, profondément ancrés en moi, ne sont pas seulement des traditions. Ils incarnent la magie de Noël, l'esprit du Liban, et cette sensation unique d'appartenance à une culture où la foi et la famille sont indissociables. Aujourd'hui, en les partageant avec vous, je revis ces moments précieux et espère transmettre une partie de leur beauté et de leur chaleur.
Deyim deyim